Exposition-événement "Hauts les Murs"
Espace Commines 17, rue Commines 75003 Paris,
du 12 au 15 novembre 2009 de 10h à 20h,
Vernissage le jeudi 12 à partir de 18h30.
En 1989, le mur de Berlin tombait enfin après plusieurs décennies d’existence.
Le monde entier s’est fait l’écho de cet événement qui marquait la fin d’un
régime d’oppression. Cette référence au mur de Berlin n’est cependant pas
exclusive : c’est un fil d’Ariane.
Aujourd’hui encore, des murs se construisent toujours dans nos sociétés
contemporaines, comme autant de fortifications, palissades ou barricades
que nous côtoyons au quotidien et qui hantent notre imaginaire collectif.
C’est autour du thème du mur sous toutes ses formes que les artistes
engagent cette année le public : mur frontière, mur prison, mur manifeste,
mur psychologique :
- 50 artistes plasticiens, peintres, sculpteurs, vidéastes, photographes, performeurs
exprimeront leur propre vision du mur à travers leurs oeuvres spécialement conçues
pour ces journées.
- En parallèle, ils érigeront un "Mur Témoin" au moyen de modules empilables
personnalisés, une oeuvre commune monumentale de 3 mètres de hauteur
sur 7 mètres de large sous la verrière de l’Espace Commines.
Des performances sont également prévues :
- "Murs de Mûres" de Carole Fonteneau
- "Videom@ne / du simple au double" de Silvia Tuccimei
- Projection d’une sélection de vidéos sur le thème "Hauts les Murs".
Artistes à la Bastille a choisi pour thème anniversaire de ses 20 ans, "les murs" en hommage
notamment à la Chute du mur de Berlin, symbole de la guerre froide, abattu le 9 novembre
1989, dont le dernier kilomètre encore debout a été classsé monument historique
et est en cours de restauration.
"Hauts les murs" : quelques pistes de réflexion et d’inspiration…
Voici quelques pistes de réflexion transmises aux artistes plasticiens
qui pourront envisager le thème sous son acception la plus large.
L’histoire nous a transmis de nombreux témoignages de murs : falaises naturelles,
grottes de Lascaux, mur de Jérusalem dit des lamentations, la Kaaba à la Mecque,
Muraille de Chine, mur d’Adrien en Ecosse, mur des fermiers généraux à Paris.
Plus près de nous, le mur de l’Atlantique, les rideaux "de fer" ou de "bambou" ,
le mur frontière entre les U.S.A. et le Mexique, les murs de nos cités, les murs d’église,
d’enceinte de villes fortifiées, les murs d’asile (Sainte-Anne), les murs de caserne,
de prison (la Bastille, la Santé, Guantanamo).
Et puis ceux en cours de construction : le mur de séparation israélo-palestinien,
les divers corridors sanitaires, etc.
Le mur est par nature une limite, une séparation naturelle ou artificielle
érigée par les hommes : rochers, parois de caverne, mur de pierres
(pierre sèche, pierre de taille, briques, moellon, bois), béton armé, grillage, fils barbelés…
Le mur peut être aussi immatériel, une barrière psychologique: mur de silence,
mur de la honte, mur d’incompréhension.
Le mur remplit des fonctions antinomiques : il identifie, protège, rassemble, et à la fois,
il isole, sépare, discrimine. Le mur est à dessein haut, infranchissable, dépourvu d’ouverture :
il présente un caractère défensif, dissuasif, rébarbatif.
C’est un symbole de puissance ou de justice pour les uns, d’impuissance ou d’injustice
pour les autres, de sécurité pour les uns et de privations pour les autres.
Il a souvent une connotation négative, synonyme d’interdit : défense de franchir sans autorisation.
Le mur a un pouvoir de suggestion, d’inspiration et constitue un merveilleux support
accessible à tous et aux artistes en particulier.
Impression d’empreintes, de formes, de signes picturaux, le mur est à l’origine de l’art rupestre,
et de nos jours de l’art urbain dont il témoigne de la vitalité.
C’est un facteur favorable au développement de l’expression artistique :
peinture pariétale, peinture funéraire, formes animales, abstraites, symboles religieux,
écrits contestataires, tags, graffitis etc.
Le mur fascine, intrigue, incite à la transgression positive, germe de mouvements artistiques.