Projections :

Carré d'Art - Musée d'art contemporain de Nîmes,
exposition du 13 octobre 2009 au 3 janvier 2010.

Projections réunira les oeuvres d'une dizaine d'artistes dont les pratiques trouvent leur point de croisement dans un intérêt pour les manipulations temporelles, parfois en référence à la science fiction, parfois en prise directe avec un réexamen des acquis modernistes, notamment en architecture.
Nées après des décennies de production de vidéos et de sophistication des images, elles dépassent la notion de spectacle pour s'interroger sur les schémas perceptifs et la possibilité d'induire une fiction.

Les oeuvres exposées ont souvent pour point de départ les scories d'une époque : architectures abandonnées, hypothèses laissées de côté, scénarios qui tournent court. Certaines des oeuvres sélectionnées expriment une vraie compétence dans les domaines de la 3D et des espaces simulés (Chris Cornish). Elles embrassent aussi les questions de décalage, de potentialités, induites par le stockage et la mémoire des données numériques (Jean-Pascal Flavien) mais peuvent aussi pointer un fort intérêt pour des techniques « dépassées » telles que la gravure (Cyprien Gaillard) et le dessin d'illustration ou de vulgarisation à la Gustave Doré (Daniel Arsham) ou à la Camille Flammarion (Laurent Grasso). La plupart ont un substrat documentaire, qu'il s'agisse de la forme d'une salle de cinéma (Tobias Putrih), de données climatiques relevées par un service météo (Iñigo Manglano-Ovalle) ou d'un événement artistique tel que l'Hommage à New York, machine programmée par Jean Tinguely pour s'autodétruire, thème récurrent de la science-fiction et sujet de la série H2NY du britannique Michael Landy. La discontinuité, la question des modèles, l'expérimentation, la rupture, le passage, autant de notions qui façonnent le parcours de cette exposition.

Le lundi 12 octobre, le vernissage sera suivi de la présentation de REPLICA, une performance dansée de Daniel Arsham, Jonah Bokaer, Judith Sanchez Ruiz.

La pièce utilise des espaces construits, des objets, de l'éclairage, et d'autres médias pour créer l'illusion d'un espace agrandi par l'usage de la vidéo et/ou d'images fixes.
REPLICA crée des situations sur scène qui ne pourraient pas vraiment exister dans l'espace physique.

Présentation de l'exposition :

La sculpture de Daniel Arsham, Hammock est la première oeuvre de l'exposition. Placée sur le mur d'entrée, à côté de la billetterie, elle laisse deviner le dos d'un personnage saisi en plein mouvement, bras et jambes écartées, comme un corps faisant irruption dans notre espace.

Elle introduit à la multiplication des dimensions (qu'y a-t-il après la 3e dimension ?) et laisse deviner la possibilité d'êtres autres, un des thèmes favoris de la science-fiction et presque un programme pour l'exposition.



A l'étage supérieur, l'exposition ouvre sur une structure en carton ovoïde de Tobias Putrih dans laquelle est projeté le film de Chris Marker La Jetée (29mn, 1962).
Film culte du cinéma d'anticipation, La Jetée est l'histoire d'une image : un visage de femme sur la jetée de l'Aéroport d'Orly, qui anticipe la mort d'un homme dans un de ses souvenirs d'enfance, sur fond de destruction, de troisième guerre mondiale, d'espionnage et d'expérience scientifique.


La première salle confronte deux espaces de représentation du virtuel. Dans ses grandes peintures, Gordon Cheung procède par collage.

Il utilise comme support les feuilles des cours de la bourse du Financial Times en référence à un super-pouvoir virtuel globalisé qui remplace la donne géopolitique traditionnelle.



Chris Cornish travaille l'espace virtuel dans une approche différente. Les paysages photographiques qu'il utilise sont prélevés par l'artiste à partir de plates-formes de jeux en ligne. Conçus comme des sites d'observations ou de bataille, ils transmettent une sourde inquiétude.

L'artiste joue sur la reconnaissance de ces sites réalistes sans l'être. Kill Box fait référence au vocabulaire militaire tandis que Forest Vendetta désigne réellement un jeu en ligne.

Laurent Grasso se sert d'objets scientifiques ou technologiques anciens, prévisions d'un futur qui n'a plus de pertinence. Il fait naître de l'anticipation à partir d'expériences déjà faites ou d'hypothèses abandonnées.

La présentation intègrera plusieurs sérigraphies de la série Rétroprojection qui reprennent en sérigraphie argent des illustrations de l'Astronomie populaire de Camille Flammarion ou, nouvellement créées, de la revue Nature.

La vidéo de Chris Cornish Arena_2, 2005 projetée dans la salle suivante montre un phénomène proche de Psychokinesis : une sorte de météorite au modelé mouvant sur fond de paysage de croûte terrestre qui palpite.
Travaillant sur internet et les sites de jeux en ligne, Cornish souligne l'ubiquité de ces nouveaux lieux ouverts à de multiples usages simultanés et met en avant une perception renouvelée du temps. Il n'y a pas de début et de fin : un simple 'reset' permet d'effacer le déroulement précédant et de recommencer à zéro. C'est cet univers au temps suspendu qu'expriment la plupart des oeuvres de Chris Cornish.

Dans le projet du Viewer, Jean-Pascal Flavien crée lui-même cette sédimentation du temps.
Le Viewer est une petite construction (6 x 4 x 4 m) qu'il a faite édifier près de Rio de Janeiro.
Le coeur du projet est le disque dur contenant tout le processus de travail : dessins, maquettes, réalisation par une équipe locale enregistrée en photo et en film.



Réunissant des oeuvres de Tobias Putrih, de Iñigo Manglano-Ovalle et de Chris Cornish, la salle suivante pourrait se décrire comme la salle des références.




Dans la dernière salle, la vidéo de Cyprien Gaillard Pruitt-Igoe Falls se réfère au pittoresque du XVIIIe siècle avec son point de vue soigneusement encadré d'arbres, avec un cimetière au premier plan. Tout un pan du pittoresque a à voir avec le Sublime et la représentation de la ruine par la victoire de la nature sur les réalisations humaines. C'est cette même fragilité qui est enregistrée dans l'action : la destruction d'un grand ensemble dans la banlieue de Glasgow. Les nuages de l'explosion se fondent dans le nuage d'eau des Chutes du Niagara vues de nuit. La vidéo prend le nom du plus grand ensemble jamais construit aux USA : Pruitt-Igoe à Saint-Louis, Missouri (1954-1956). Premier ensemble d'habitation détruit en 1972, il préfigure les destructions courantes maintenant dans tous les pays du monde.

Les oeuvres de Michael Landy (dernière salle) acclimatent à une expérience personnelle ces cycles de destruction/création.
En février 2001, Michael Landy, sculpteur issu du groupe des Young British Artists, réalise une action intitulée Break Down où il loue le local d'un ancien supermarché pour deux semaines pendant lesquelles toutes ses possessions emportées par un tapis roulant sont systématiquement broyées.




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